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Art, Education, Création

© Nathalie GRZYBEK – décembre 2008


a propos du Vide et de la Création

lundi 28 mai 2007, par Nathalie GRZYBEK

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Soudain, plus rien. Le souffle de la création serait il un vide ? Le tableau serait-il la trace de cette méditation ? Quelque chose s’est passée...au bord du vide ; un vide créateur. Le tableau rapporte à la lisière de la pensée, un fragment entre le connu et la nouveauté...Mais ce n’est que le fragment, car le vide même, vécu sans le vouloir dans l’instant présent, était la création. La création était non le tableau, mais l’instant de vide. Le plus important, c’est le blanc, le vide créateur.

Lao-Tseu a dit : « …se vider pour une plénitude… » La pensée esthétique chinoise positionne le Vide en entité vivante face au Plein. François Cheng dans Vide et Plein met en évidence qu’en Orient le papier vierge est conçu comme un vide originel par où tout commence. Le vide apparaît comme un signe. Le vide est le lieu interne où s’établit le réseau des souffles vitaux, il entraîne le mouvement circulaire. Les souffles animent les lois ou lignes internes ( li ) des choses de tout ce qui n’a pas de forme fixe, c’est-à-dire, ondes sur l’eau, courants d’air, nuages, brumes, rayons solaires, …La peinture chinoise accueille ainsi le vide dans sa composition, les formes réelles ayant moins de place. La création peut-être vécue de temps en temps par chacun d’entre nous, mais elle n’est pas acquise et retombe souvent dans la pensée, dans la projection. Elle n’est pas permanente car la création est « mourir à soi-même », ce qui donne lieu à une naissance. La création selon Krishnamurti est constamment entre la mort et la naissance. Ce n’est pas une idée, mais un fait. Si elle devient une idée, elle n’est plus méditation, mais mouvement de la pensée. Ce « mourir à soi » demande observation sans fin, engageant la vigilance permanente, « la flamme de l’attention » ! Cette vision de la création rénovée, renouvelée par la vie même d’un être comme Jiddu Krishnamurti qui était en méditation constante, sans technique, ni discipline relevait sans doute d’un art de vivre. S’il y a une pratique chez K., c’est peut-être la pratique de l’écoute. Aussi, il ne séparait rien, cette création surgissait dans sa relation au monde et aux êtres. Il mourait à lui-même et naissait d’instant en instant. Il lie la création à la mort et à l’amour. La compassion qui en surgit donne accès au « voir véritable » qui ne sépare rien, ni personne, ni même « l’observateur de l’observé ». La véritable relation peut se réaliser par l’accès à l’immensité du silence intérieur. Il n’y a pas de poursuite intérieure. Alors que l’Orient propose des techniques et des disciplines pour atteindre ou avoir comme objectif le vide, ce vide qui débouche sur la création, cette création est une idée au sens de K. ; c’est-à-dire, n’étant pas vécue de façon permanente, elle est organisée par la pensée, dissociant alors cette pensée philosophique ou religieuse. Cette philosophie est une aspiration, un guide, une quête de sens. Lorsque K. parle d’art, il parle d’art d’apprendre, d’art de l’écoute, d’art de l’observation et non d’expressivité artistique. Il reconnaît sinon la place de l’art en faisant remarquer que nous le divisons des autres disciplines comme nous le faisons avec toutes les disciplines. Toute division, accumulation, spéculation emprisonnent l’instant présent. L’éveil de l’intelligence est l’abolition du temps et donc de la pensée d’où jaillit ce que K. appelle un insight ou encore l’otherness. La radicalité de la vision de K. amène à distinguer l’illusion du fait.

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